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tête de notre article, que nous faut-il conclure? D'abord, que le conflit canadien n'étant pas une rébellion, mais une guerre, les insurgés qui tombent entre nos mains ne sont pas des criminels, qui peuvent être jugés par une Cour de justice, mais des prisonniers de guerre. Ensuite, que non seulement le massacre judiciaire aveugle, à la perspective duquel le parti dominant dans la colonie se délecte tant, mais toutes les punitions au-delà des précautions nécessaires pour contrer un nouveau déclenchement d'hostilités, seraient aussi ignobles, autant à abhorrer par tous ceux qui prétendent à la civilisation ou à l'humanité, que le serait un tel traitement infligé à n'importe quel captif pris lors d'une guerre honorable. À moins qu'il y ait parmi les insurgés des hommes qui, sans justification des lois de la guerre, se soient avérés avoir manqué à pareille retenue envers leurs prisonniers, l'exil hors de la colonie ou l'emprisonnement par mesure de sécurité, et seulement durant la période de détention requise, doit être la punition la plus sévère infligée même aux chefs. Verser le sang, n'importe où sauf sur le champ de bataille, dans une querelle semblable, imprimerait une infamie indélébile sur les malfaiteurs ; et rencontrerait sa juste punition dans une autre insurrection, dix fois plus difficile à apaiser que l'insurrection actuelle. Une cause, généralement, n'acquiert pour la première fois sa véritable emprise sur les sentiments des masses que lorsqu'elle a produit des martyrs. Il est nécessaire de peu pour inciter certains hommes à parler, mais pour leur faire prendre leurs mousquets et se battre, il n'y a rien de tel que venger le sang de ceux qu'ils aiment et honorent.

Mais la question ne doit pas en rester là. Si nous devons garder le Canada, et si nous devons le garder par un autre moyen que la tyrannie ; si la mission de lord Durham doit mener à autre chose que l'instauration d'un gouvernement de force brutale, que l'on devra maintenir peu importe le prix à payer pour ce pays, jusqu'à ce qu'un quelconque embarras dans nos affaires étrangères permette à la majorité opprimée de se libérer ; si cela ne doit pas être la conclusion de cet épisode, la nature de l'insurrection canadienne doit être parfaitement comprise, et nous sommes parfaitement prêts à en discuter. Nous sommes disposés à affirmer, sans restriction ni condition, la justice et la sainteté de la cause pour laquelle ces hommes ont pris les armes. Nous ne sommes pas prêts à défendre la sagesse de leur conduite. Il y a d'autres choses pour justifier une insurrection, mise à part une cause juste, et la première d'entre elles est une perspective raisonnable de succès. Là où une telle chose est manquante, la témérité de la tentative, de la part des chefs du moins, ne peut être justifiée, mais peut tout au plus être excusée. Mais la victoire n'est pas nécessaire au succès de la cause. Si leur cause est juste telle que nous l'affirmons, et