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c'est le peuple qui les subit, non le peuple qui les inflige, qui en est le juge approprié ; et quand un tel peuple se révolte, même incorrectement, contre le joug étranger, sa conduite n'est pas de la trahison ou de la rébellion, mais la guerre.

De ce point de vue sur la question, point de vue qui s'est imposé à l'entendement vigoureux et simple du duc de Wellington[1], à en juger d'après les propos qu'il tient, et qui a été argumenté de façon convaincante dans un des pamphlets Anti-Canadiens[2] à la

  1. Wellesley, "Speech on the Affairs of Canada" (16 janvier, 1838), PD, 3rd ser., Vol. 40, cols. 3-4.
  2. Charles Neate, A Plain Statement of the Quarrel with Canada. « On a beaucoup trop parlé », nous dit cet écrivain candide et libéral [pp. 15-18], « de trahison dans cette affaire, et venant d'hommes qui devraient penser moins aux lois antiques et plus aux droits modernes. Autrefois, en effet, la rébellion contre le Souverain, en toutes circonstances, et par quelqu'autorité que ce soit, était nommée trahison, et la chose est encore écrite dans nos livres de lois [25 Edward III, stat. 5, c. 2 (1350)] : mais, dans un gouvernement représentatif, le seul type de résistance que la justice et le sens commun permettront de désigner de la sorte, et de punir en conséquence, est la résistance d'individus à une législature unie. Il ne sera pas dit, en prenant le mot dans ce sens, que les insurgés canadiens commettent une trahison contre la constitution du Canada ; car leur législature est brisée, et dans le démembrement de ce corps, auquel, lorsqu'il est uni, nous devons porter allégeance, chaque parti ne fait que s'accrocher à la partie qu'il aime le plus. Cela n'a que peu d'importance pour la justice de l'affaire, que l'exécutif de la colonie, appuyé tel qu'il est par les ressources du pays, ait le pouvoir d'écraser toute opposition de la part des sujets. Si les rebelles canadiens doivent être jugés d'après leurs obligations envers leur propre pays, et leur propre constitution, il n'y aura pas plus de justice dans la pendaison de M. Papineau, qu'il y en aurait eu il y a quelque deux cents ans dans l'exécution d'Hampden ou d'Essex, leur sort eût-il été de tomber entre les mains des royalistes. Leur cas à eux aussi était sans aucun doute de la trahison ; mais y a-t-il des Anglais qui croient que leur sentence n'aurait pas constitué un meurtre? À moins de renoncer à la doctrine qu'un peuple est représenté par la majorité de ses citoyens, nous sommes obligés d'admettre que la cause des insurgés canadiens, qu'elle soit juste ou mauvaise, qu'elle soit sans espoir ou triomphante, est la cause du peuple canadien. Si, par conséquent, les actes posés par ces hommes sont une trahison envers le Canada, il est difficile de dire qu'ils sont une trahison envers nous ; car peu importe l'état de sujétion sous laquelle ce corps collectif se trouve, pour ce pays, le premier devoir du colon va à sa propre législature, la première exigence de son allégeance est envers son peuple. » « Ce peuple, il est vrai, est coupable d'une offense envers nous ; mais l'offense d'une peuple envers un autre n'est pas une trahison, et, peu importe le nom qu'on lui donne, cette offense devrait uniquement être punie comme le sont les offenses des nations, par la guerre. L'expérience enseignera bientôt aux Canadiens, qu'ils étaient trop peu nombreux pour être des ennemis ; ne laissons pas la passion nous faire oublier, qu'ils sont trop nombreux pour être des traîtres. Les incidences habituelles du conflit, les conséquences usuelles de la défaite, se terminant, comme ce sera probablement le cas, si ce n'est par la confiscation partielle de leurs terres, et la taxation de leurs produits, alors, au moins, dans la réduction de leur libertés, sont certainement bien assez pour les punir et pour garantir notre sécurité. Ne ravalons pas entre-temps la nature de la guerre civile au niveau du meurtre réciproque dont elle a l'apparence. Les arguments dont on se sert habituellement en faveur de la décapitation du mouvement ne sont pas applicables dans ce cas-ci ; car si nous les faisions souffrir pour les offenses qu'ont commis leurs partisans, quelle apparence de vérité pourrions prétendre le faire pour le bien de leurs compatriotes, à qui ils auraient tendus des miroirs aux alouettes? Le monde ne verrait-il pas qu'il s'agit de sacrifier les chefs d'un peuple pour les intérêts d'un autre ; ne devrions-nous pas sentir que nous leur infligerions cela par vengeance, sous le nom et les espèces de la justice? Quel que soit l'aboutissement que nous veuillons pour ce conflit, ce n'est pas de cette manière qu'il nous faut justifier notre différend, ou réaffirmer nos droits. Si le Canada doit replongé dans sa sujétion, rappelons-nous que l'on pardonne plus facilement le sang de milliers de personnes tuées sur le champ de bataille que la mort de celui qu'on envoie à l'échafaud ; et si, ce qui est possible, nous devions juger opportun d'accorder à nos colons une indépendance chèrement acquise, ne leur laissons pas comme dernier souvenir de notre règne, le gibet de ceux qui, peu importe ce que nous pensons de leur caractère, seront toujours vus par leurs compatriotes comme les auteurs de leur nationalité, les premiers défenseurs de leur liberté. »