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avec le radicalisme, qu'ils doivent se pénétrer de son esprit jusqu'à en déborder, que les Conservateurs doivent intégrer le credo des Radicaux au leur, et écarter tout ce qui est intrinsèquement incompatible avec lui, s'ils veulent que ce que le leur a de vrai et de précieux pour le monde ne soit pas écrasé lors d'un combat inégal, et perdu. En effet, le radicalisme est quelque chose qui doit dominer. C'est quelque chose qui est porté tout à la fois par les meilleures comme par les pires influences qui sont à l'œuvre dans une civilisation en progrès ; et cette époque qui est la nôtre a tout au plus le pouvoir de décider quel type de radicalisme règnera le premier. Cela dépendra principalement de l'attitude que ces classes, auxquelles la société a fourni ses moyens d'instruction et de culture, auront peut-être la sagesse d'adopter vis-à-vis des autres, avant qu'il ne soit trop tard.

C'étaient là les sujets auxquels le présent article devait initialement s'attacher ; ils devront cependant attendre notre prochaine publication.[1] A l'heure actuelle a surgi une question qui laisse en souffrance ces grands principes, qui suspend toute action unie chez les radicaux, qui met aux prises les amis des institutions populaires, et qui, en rivant l'attention sur des évènements urgents et tristement dignes d'intérêt, met un terme provisoire à tous les élans et à tous les débats autour des objectifs majeurs de la politique intérieure. Il est à peine besoin de préciser que c'est au Canada que nous faisons allusion. Dans le cours de cet article, nous dirons quelle est notre opinion profonde sur ce sujet des plus graves. Mais comme le Canada ne fera pas tout l'objet du propos, et comme le délai que représente la mission de Lord Durham va laisser à l'esprit du public le temps de revenir à ce qui le préoccupait si fort auparavant, nous tenons très fortement à dire tout d'abord quelque chose au sujet des devoirs qui incombent au Parti radical, vu la situation où il se trouve, du fait des déclarations d'hostilité que Lord John Russell lui a adressées, dès la première séance de nuit [qui a suivi le départ de Lord Durham].[2]

Nous perdrions du temps à débattre ici de ce que les Réformateurs doivent penser de cette déclaration ministérielle, et du sentiment qu'ils doivent avoir à son égard. Le pays s'est fait son idée, sur ce point. Les Ministres ont été compris. L'alliance qu'ils avaient avec les Radicaux a été brisée à tout jamais. Les gens sont au courant des dernières manifestations grandioses où le sentiment réformateur s'est fait sentir du nord au sud de l'île, ils sont au courant des déclarations – portées par d'immenses majorités jusqu'au sein même de la majeure partie des rencontres pro-ministérielles – qui ont fait part d'un manque de confiance vis-à-vis du ministère. Ils sont au courant de ces faits-là, et ils y sont sensibles, malgré l'éradication systématique de toute intelligence que les journaux Whig et Tory mettent en œuvre à un degré qu'on n'a jamais vu auparavant,

  1. Voir "Reorganization of the Reform Party", pp. 465-95, qui ne paraît dans le London and Westminster qu'en avril 1839.
  2. John Russell, "Speech on the Address in Answer to the Queen’s Speech" (20 novembre, 1837), PD, 3rd ser., vol. 39, cols. 65-73.