Page:Tharaud - Dingley.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il répéta plusieurs fois ce monosyllabe qui lui plaisait par sa sonorité brève et dure. Un nom, un seul, convenait à chacun de ses héros : il se flattait de le trouver toujours.

La sonnerie du téléphone interrompit leur causerie.

Dingley se mit au récepteur.

On lui téléphonait du Times que lord Roberts avait cerné, dans la vallée de la Modder, les troupes du général Cronié, et que la grande armée des Boers ne pouvait plus échapper.

À mesure qu’il les recevait, Dingley transmettait à sa femme les détails envoyés, par le journal.

— Ils sont terrés à Paardeberg, entre les berges de la Modder. Six batteries de campagne, une batterie de Howitzer, cinq pièces de marine — cinq, n’est-ce pas ? — enfilent le lit de la rivière. Le camp tout entier est en feu. Les caisses de munitions éclatent sans arrêt. Au-dessus des chariots on voit monter depuis deux heures d’épaisses