Page:Tharaud - Dingley.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

anglais, parce qu’il dédaignait les idées générales, qu’il n’avait jamais signé un article de son nom, qu’il ne distinguait pas entre une affaire de presse et une entreprise commerciale, et que possédant à la fois l’intelligence d’un homme averti et celle d’un cocher de cab, Adams subordonnait toujours la première à la seconde. Aussi le romancier attendit qu’il parlât, les yeux levés sur le visage, couleur graisse d’oie, du vieil Ebenezer, avec la curiosité d’un enfant qui regarde un coucou sur le point de chanter l’heure.

— Merci, lui dit Adams, de m’avoir envoyé votre article. Il est juste de tout point : notre système de recrutement est détestable ; nos soldats sont braves et mal exercés ; nos officiers mieux entraînés au cricket et au polo qu’à la pratique de leur métier ; notre service d’intendance déplorable ; nos médecins médiocres, et, dans le haut commandement, une impéritie surprenante ! Bref, nous n’avons pas d’armée. La guerre a été la démonstration évidente de