Page:Tharaud - Dingley.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de lui des cavaliers discutaient vivement avec le conducteur du train.

— Que voulez-vous que nous en fassions ?

— Ce que vous voudrez. Je n’ai pas de place. On n’aurait pas fini s’il fallait les ramasser tous !

— Mais il ne peut tenir en selle !

— Voyez, dit alors un cavalier prenant Dingley à partie, n’est-ce pas faire injure au Ciel d’abandonner un blessé en cet état ?

Et il lui raconta qu’ils étaient campés à vingt milles d’ici, et qu’ils venaient en corvée pour chercher des munitions, lorsqu’en chemin, vers six heures du soir, ils avaient essuyé une décharge de Boers embusqués. Personne n’avait été atteint que le pauvre diable couché là.

— Où êtes-vous touché, mon ami ? demanda le romancier à l’homme qui suivait la dispute avec des yeux pleins d’épouvante.

Le soldat ouvrit la bouche. Pas un son n’en put sortir.

— Il comprend tout ce qu’on lui dit, reprit le cavalier, mais il ne peut plus parler.