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SOUS LE CIEL DES ANTILLES
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XV

LA SOIF DE L’OR


Pour conquérir l’or brut des mines de Guyane,
Par milliers s’embarquaient les Antillais ardents.
Des grands steamers partaient de longs appels stridents…
Et bientôt s’éloignaient les vastes champs de canne.

Ils escomptaient déjà le retour au foyer,
Les lourdes chaînes d’or, les bagues, les pépites,
Les flots étincelaient comme des lazulites…
On voyait l’arbre à pain sous ses fruits lourds ployer…

Bien peu sont revenus porteurs du métal fauve.
Quelques-uns échappés à la griffe du fauve,
Des forêts de Guyane ont connu les tourments.

Beaucoup sont morts là-bas, pris par la fièvre noire ;
Et seul vous connaissez la lamentable histoire,
Grand fleuve Maroni, hanté des caïmans !