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SOUS LE CIEL DES ANTILLES


I

LES ANTILLES AVANT COLOMB


Alors les perroquets voyageaient d’île en île
Et des vols de ramiers se croisaient sur la mer.
L’agouti bondissant frôlait le lézard vert
Sur la plage où luisait l’œil glauque du reptile.

L’arc-en-ciel des poissons dans une onde mobile
Jetait des feux vivants au bord du récif clair.
Parfois une tortue immense, ivre d’air,
Sommeillait à fleur d’eau sur le courant docile.

Amoureux de leurs fleurs et de leurs beaux oiseaux
L’Atlantique baignait des chansons de ses eaux
Les sites merveilleux pleins de splendeur sauvage.

Le vent du Sud chantait dans les arbres rieurs,
Et parfois le couchant empourprait le sillage
De la pirogue en feu des rouges pagayeurs.