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CHANSONS D’UN ANACHORÈTE



L’île vraiment la plus jolie,
Je la vis dans les yeux
— Couleur de lin et d’ancolie —
De mon enfant joyeux.

Mais cette île fut éphémère,
Elle n’eut pas de nom.
Mon enfant n’est plus que poussière,
Mon enfant au doux front !


VI

CHANSON DE L’AMI


Si j’avais quelqu’un sur la terre
Qui m’aime encor vraiment ;
Je confesserais ma misère,
Je lui dirais mon grand tourment.

Il unirait son cœur d’artiste,
Son faible cœur au mien ;
Deux chiens noirs hurleraient au loin,
Sous une étoile triste.