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CHANTS DE L’ATLANTIQUE
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VIII


Le plus tendre des mois fut le mois où tu vins
Passer dans ma maison quelques heures exquises ;
Et d’un balcon ouvert aux ballades des brises,
Mêler tes souvenirs et tes soucis aux miens.

Te l’ai-je dit, Beauté, souvent je me retins
De parler de moi-même et de mes heures grises,
Pour écouter chanter, en paroles précises,
Ta voix, musique en fleur de nos beaux entretiens ?

Qu’il a vite passé le clair mois des vacances !
Qu’ils sont lourds après lui ces soirs pleins de silence !
Ah ! luiront-ils encor les instants merveilleux,

Où revenant t’asseoir dans la maison qui t’aime,
Tu diras de Shelley le limpide poème
Qui me fait voir la mer au fond de tes yeux bleus ?


IX


Tes yeux avaient l’éclat des eaux
Méditerranéennes.
Quand tu chantais dans les roseaux
Je songeais aux sirènes.