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LE CHARME DE LA DOMINIQUE


IV

LE RUCHER EN VILLE



Je n’ai pas un carré de terre et cependant
D’une haute terrasse où vibrent mes abeilles,
— Au mois où ton balcon se couvre de corbeilles, —
Je récolte le miel du trèfle et du chiendent.

Par les jours de chaleur où s’énerve le vent,
Mes beaux essaims s’en vont, alors que tu sommeilles,
Visiter les vergers, les jardins et les treilles
Et piller le nectar des palmiers du couvent.

Lorsque le temps est tiède elles vont aux montagnes
Et portent à la ruche à travers les campagnes,
Le pollen du manguier et du poisdoux marron.

Grâce au père François, j’assiste à ces merveilles,
Et bientôt je pourrai t’envoyer un rayon
Du miel que chez autrui récoltent mes abeilles.