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SOUS LE CIEL DES ANTILLES
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C’est pour toi que par les beaux soirs,
Portant de petites lanternes,
Passaient des troupes d’enfants noirs
Qui chantaient des chansons lointaines.

C’était ainsi dans la gaîté
De Saint-Pierre, au mois des complaintes ;
Et je songeais au Chat-Botté,
À Peau-d’Âne, aux légendes saintes.

C’était ainsi, petite noix,
C’était ainsi dans mon enfance,
Les lanterniers, à douce voix,
Disaient une ancienne romance.

Je voyais trembler un feu froid,
À travers notre persienne,
Ma vieille Da chantait pour moi
« Compagnons de la Marjolaine »

Mais c’est fini de ce temps-là.
— Pomme, douce pomme ! —
Il est mort « le petit bonhomme,
Pas plus gros qu’un rat ».