Page:Thaly - Chants de l'Atlantique suivis de Le ciel des Antilles, 1928.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
SOUS LE CIEL DES ANTILLES


XXII

LA RIVIÈRE BLANCHE


Si tu veux m’accorder ton plus prochain dimanche,
Et délaisser le pit et les combats de coqs,
Loin du rivage sombre où la mer bat les rocs,
Nous irons voir les eaux de la Rivière Blanche.

Qu’il est doux de plonger sous une verte branche,
Dans un bassin d’eau vive où nagent les mulets ;
En écoutant chanter les grands bambous fluets,
Cependant que vers vous un « pommier-rose » penche.

Si pour moi tu consens à perdre un beau pari,
Nous partirons à l’aube au chant du pipiri[1]
Et nous serons là-bas avant les heures chaudes.

Le jour s’écoulera frais et délicieux
Et l’heure du retour verra les émeraudes
Des lampyres volant autour des arbres bleus.

  1. Pipiri : l’oiseau le plus matinal des Antilles.