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en un seul. En passant à son retour près de l’église Saint-Paul, elle s’arrêta pour acheter une magnifique robe de soie noire pour Briggs, cadeau qu’elle accompagna d’un baiser et d’aimables paroles.

De là elle se rendit chez M. Raggles, s’informa de ses enfants avec un intérêt tout particulier, et enfin lui donna cinquante livres à compte. Puis elle alla trouver le carrossier chez lequel elle louait ses voitures, et en lui remettant une somme semblable :

« J’espère, lui dit-elle, que vous profiterez de la leçon, et qu’au prochain jour de réception vous ne nous mettrez pas dans la fâcheuse nécessité de nous entasser quatre dans la voiture de mon beau-frère pour nous rendre à la cour, parce qu’il vous aura plu de ne pas m’envoyer ma voiture. »

Il y avait eu, à ce qu’il paraît malentendu pour la dernière réception, ce qui avait failli réduire le colonel à l’affront de se présenter en cabriolet bourgeois au palais de son souverain.

Une fois ces affaires terminées, Becky rentra dans sa chambre et fit visite au certain pupitre qu’Amélia lui avait donné autrefois, et qui renfermait toutes sortes d’objets utiles ou précieux. Ce fut dans cette petite réserve qu’elle plaça l’autre billet qu’elle venait de toucher chez MM. Jones et Robinson.



CHAPITRE XVII.

Grand dîner à trois services.


Dans la même matinée où nous venons de voir Rebecca vaquer si discrètement à ses affaires, lord Steyne, qui d’ordinaire ne voyait les dames de la maison qu’aux jours de réception ou lorsqu’il les rencontrait par hasard dans la cour, lord Steyne, disons-nous, se présenta chez elles, comme elles prenaient leur thé avec les enfants, et combattit vaillamment pour la cause de Rebecca.

« Milady Steyne, dit-il, montrez-moi votre liste d’invitations à dîner pour vendredi. C’est fort bien ; vous allez maintenant,