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autour d’un nom

La voix du chauffeur la ramena à la minute présente.

— Oui.

Elle paya sans attendre la monnaie. Sa physionomie était si triste que la bonne remarqua, après lui avoir ouvert :

— Vous êtes malade, Madame ?

— Je ne me sens pas bien. Je désire me reposer. Pendant que je passerai un déshabillé, préparez-moi, s’il vous plaît, une tasse de thé.

Victoire revint, portant sur un plateau d’argent, des brioches, une tasse et une minuscule théière de porcelaine de Limoges. C’était un caprice d’Huguette de ne boire son thé qu’infusé dans de la poterie.

— Merci, ma bonne Victoire, mais je ne prends que ce breuvage. Pendant qu’elle avalait à petites gorgées le liquide dorée qui exhalait le parfum de quelque aromate oriental, elle expliquait : « Je désire ne pas être dérangée. Pierre, rentrera bientôt. Qu’il fasse son étude. Je le verrai au souper. Stimulée par l’excellent thé qu’un de ses amis, membre de la légation française de Pékin, lui avait envoyé, elle recouvra la force de ressaisir ses idées. Elle pensa :