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autour d’un nom

belle existence que celle qui fournit à l’homme l’occasion de donner à ses facultés un épanouissement complet ? Et le bien étant le même sous toutes les latitudes, il n’est pas empêché d’être bon et généreux parce qu’il a couru le monde. J’irais plus loin : Je dirais qu’il est dans l’obligation d’être meilleur, puisque plus de savoir impose la nécessité de mieux faire. Et puis, vous n’avez pas dû voyager sans but ?

— Je le faisais pour m’instruire ; je tenais surtout à rencontrer les grands compositeurs du monde. Lorsque j’étudie une œuvre, j’aime à voir l’homme en arrière : je me trouve, il me semble, dans une meilleure lumière pour comprendre et juger. Quant aux auteurs qui ne sont plus, je m’imprégnais d’eux en visitant les lieux où ils avaient vécu. J’errais autour de ce qui avait été leur foyer, je recherchais les personnes dont les ancêtres avaient été en contact intime avec eux et je finissais par les connaître. C’est ainsi que je suis allé en Pologne exclusivement à cause de Chopin.

— Vous vous repentez, ce soir d’avoir trop couru le monde, et hier encore vous parliez de partir pour l’Orient ?

— Aujourd’hui je voudrais voyager pour