Page:Théry - Autour d'un nom, 1926.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.
103
autour d’un nom

Je ne vous demande pas pardon, car je n’ai jamais eu l’intention de vous offenser ou de vous vouloir du mal, et puis, les pardons obtenus laissent quelque chose comme une honte dans l’âme. Je vous demande, maintenant que vous savez que je suis un malheureux, d’oublier le moment de faiblesse que j’ai eu en vous cachant mon nom, mais n’oubliez pas que je vous ai aimée d’un amour immense. Pendant que vous vous efforcerez d’imposer silence aux voix qui voudraient vous parler de moi, rien ne pourra empêcher que je garde comme un bien précieux infiniment, le souvenir de ces mois derniers, de vos entretiens que votre parole si prenante a fixés à jamais dans mon entendement. Vous m’avez aimé, vous aussi. À la lueur ardente de votre regard, j’ai vu que mon image était empreinte dans vos yeux.

Vainement, elle voulut l’interrompre, il continua :

— Est-ce qu’on ne sent pas les étreintes que l’on ne donne pas et les baisers que l’on garde sur ses lèvres ?

— Vous n’avez pas le droit de me parler ainsi.

— Quoi ! Vous allez exiger que je dispa-