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joie et l’amour. Il paraît d’abord étrange mais peu à peu on s’y accoutume, et il finit par transporter. Le collyre qu’elles se mettent autour des yeux les allonge. C’est une coquetterie, et aussi un moyen de se garantir des ophthalmies fréquentes dans le pays à cause des marais. De bonne heure elles apprennent à feindre les passions, l’amour, la pudeur, la jalousie, et elles les expriment d’une manière si naïve et si réelle qu’il est impossible de ne pas se faire illusion. Elles n’ont rien de l’air fade et apprêté de nos danseuses, qui, du reste, pour la grâce et la légèreté leur sont incomparablement supérieures.

Les Orientaux, malgré le grand nombre de femmes qu’ils entretiennent, appellent souvent les bayadères à leurs