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l’Inde, et que la plupart ne reviennent que lorsqu’elles ne sont plus dignes d’occuper les loisirs d’un public distingué, ce n’est pas à Kachmir qu’on peut juger d’elles. Parmi celles qui m’ont rendu visite, j’en ai trouvé tout au plus deux ou trois jolies, et pourtant avec leurs cheveux si joliment nattés, leurs beaux yeux noirs, leurs traits distingués, leurs bijoux, leur costume coquet, leurs chants et leurs danses gracieuses, il faut qu’elles soient laides pour ne pas charmer. Les bayadères sont à la fois artistes musiciennes, danseuses et courtisanes. Elles jouissent d’une certaine considération, et on passerait pour fort mal élevé si on ne les recevait pas. Leur chant est doux et mélancolique, même quand il exprime la