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efforts de l’Église pour améliorer la condition des serfs. Beaucoup de clercs en étaient sortis, et indépendamment des motifs religieux, ils en connaissaient les misères, ils portaient quelque sympathie à ceux qui y étaient plongés. »

L’affranchissement parmi les barbares se pratiquait de différentes manières. Le roi Rothari nous en a laissé une dans la 225e loi : on l’appelait affranchissement par la quatrième main, parce que le maître qui voulait affranchir son esclave le consignait à un homme libre, celui-ci à un troisième, le troisième à un quatrième. Ce dernier le conduisait à l’embranchement de quatre chemins, et, en présence de témoins, il lui disait : Tu es libre de prendre le chemin qui te plaît. £t dès ce moment la liberté lui appartenait. L’autorité du roi nous offre un autre mode d’affranchissement. L’esclave lui était présenté, et le roi disait : Celui-ci est libre. La loi salique et ripuaire ajoutait à cette forme si simple un rite particulier : le roi faisait tomber de la main de l’esclave une monnaie d’or, d’argent, ou d’airain, comme pour exprimer l’acte de son rachat. Les esclaves payaient presque toujours quelque chose à leurs maîtres au moment où ils recevaient la