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claré que la bassesse de l’esclavage s’alliait peu avec l’élévation du sacerdoce[1], force était aux maîtres de leur rendre d’abord la liberté, et bien plus, de renoncer au droit de patronage qu’ils conservaient sur leurs affranchis. Que si, à l’insu et sans la permission de son maître, un esclave entrait dans le clergé, les lois le faisaient rentrer dans la servitude. L’esclavage était rangé au nombre des irrégularités qui excluaient du sacerdoce. Néanmoins le nouvel élu était maintenu dans son indépendance, toutes les fois qu’on pouvait prouver que son maître avait été instruit de sa promotion et qu’il ne s’y était pas opposé. L’ordination fut donc en quelque sorte le premier mode d’affranchissement, qui ordinairement était précédé de l’affranchissement légal, que le motif du service divin rendait plus prompt et plus facile.

Par là un grand nombre d’esclaves étaient consacrés au ministère ecclésiastique. Les évêques, les moines, les laïcs eux-mêmes qui jouissaient du droit de patronage sur des églises et des oratoires, secondaient d’autant plus volontiers ce mouve-

  1. Can. IV.