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sceptre d’un pouvoir aveugle et indompté ? Tempérer leur barbarie, amollir leurs cœurs, leur imposer une doctrine de mansuétude et d’amour, les élever sous la lumière de l’esprit, les mettre en présence d’un Dieu de miséricorde, leur développer le dogme de la rédemption et la pensée d’un rachat universel, telle était la carrière qui s’ouvrait devant l’Église. Le triomphe avait pour conditions imprescriptibles le temps et la persévérance.

À cette époque de désastres et de désolation, de fluctuation et d’incertitude, l’Église formait seule un corps compact, vivant et résistant par son unité aux saillies de la violence, aux attaques de l’arbitraire. Aussi devient-elle comme un vaste asile, où s’abritent toutes les misères, toutes les espérances, tous les germes de liberté, dispersés par la tempête, épars dans le chaos de la société. Elle ouvre son sein aux esclaves, les admet, les consacre parmi ses ministres, les revêt d’une autorité sacrée et les place sous la garde du sanctuaire.

Les enfants des esclaves, après quelques études, étaient facilement promus aux ordres de l’Église. Mais le concile de Calcédoine, ayant dé-