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il s’inclinait, et l’évêque prononçait sur lui les paroles solennelles de liberté.

De plus, le premier empereur chrétien mit des limites à l’autorité barbare des maîtres sur leurs esclaves, en vertu de laquelle ils pouvaient non-seulement les frapper, les tourmenter, mais encore leur arracher la vie au gré de leurs caprices. La peine des homicides fut décernée contre tout maître convaincu d’avoir tué volontairement son esclave. En 322, Constantin, par une nouvelle loi, facilita aux affranchis la preuve de leur liberté et la rendit à tous ceux à qui elle avait été injustement ravie. Déjà, en 314, il avait rendu un édit qui affranchissait tous ceux que Maxence avait tyranniquement condamnés à l’esclavage[1].

Ces sanctions, cette mansuétude de la législation romaine, première expression politique d’une vertu qui venait de naître, la charité, forment époque dans l’histoire de l’ennoblissement du genre humain. Au-dessus du pouvoir, l’amour chrétien luttait contre la dureté des races païennes ; par lui les richesses de la conquête, mises en acti-

  1. Tillemont, Vie de Const., art. 36, 40, 46. Cod. Théod., lib. IX, tit. XII, No 12.