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les autres Romains. Ensuite un licteur ou le mattre même lui faisait faire ce qu’on appelle vulgairement la pirouette pour lui marquer qu’il avait la liberté d’aller où il voudrait. Enfin la troisième manière d’affranchir se pratiquait par testament : la volonté du testateur avait force de loi[1]. Constantin, par un édit de 31 6, simplifia les formalités d’une loi jalouse et despotique, et permit aux maîtres d’affranchir leurs esclaves dans l’église ou devant l’évêque, et aux clercs d’affranchir les leurs par testament. Ainsi l’intervention de l’Église dans l’acte d’affranchissement était politiquement reconnue : elle le sanctionnait, et la dignité qui respire dans tout ce qu’elle traite palliait l’empreinte d’ignominie, laissée par la baguette du préteur sur la créature qu’elle avait touchée. Ainsi le chemin de la liberté, large et spacieux, était frayé dans les entrailles d’une infinie miséricorde ; au nom du même Sauveur donné aux hommes pour leur bonheur dans l’éternité, leur affranchissement était proclamé sur la terre. L’esclave était promené autour de l’autel, tenant a la main une torche ardente, puis tout à coup

  1. Coutumes et cérémonies observées chez les Romains, p. 296.