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en même temps ils reprochent à la religion chrétienne de n’avoir contribué en rien à la suppression de l’esclavage. Cette contradiction devrait déjà les couvrir de confusion[1]. »

Avant Constantin les esclaves recouvraient leur liberté soit en se rachetant par le pécule qu’ils avaient amassé et qu’ils cédaient à leurs maîtres, soit en la méritant par des services qui leur fussent agréables. Les recommandations, les testaments, des circonstances extraordinaires étaient autant de causes d’affranchissement. Les formalités voulues par la loi en rendaient l’exécution difficile et chanceuse. L’affranchissement régulier et complet se faisait de trois façons : ou par le cens, lorsqu’un esclave, suivant l’intention de son maître, était porté par les censeurs au nombre des citoyens sur le registre ; ou par la baguette, lorsque l’esclave et son maître allaient trouver le préteur. Le maître disait : Je demande que cet homme soit libre comme les autres Romains ; si le préteur y consentait, il touchait avec une baguette la tête de l’esclave en disant : Je déclare que cet homme est libre comme

  1. Traité de la vraie religion, par Bergier, 3e partie, chap. x, t. XI, p. 413.