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de choses devait paraître fort extraordinaire. Il fallait abroger ou adoucir toutes les lois qui blessaient essentiellement les droits de l’humanité, la puissance absolue des pères sur les enfants, la liberté du divorce, la tolérance du concubinage et de la prostitution, l’usage d’exposer les enfants, les peines décernées contre le célibat. Les souverains, plus habitués que les particuliers à jouir de tous ces privilèges odieux, devaient avoir de la peine a y renoncer. Le peuple, accoutumé aux fêtes, aux plaisirs, aux spectacles, aux dérèglements qui faisaient partie du culte des dieux, ne devait pas être fort aisé à corriger. Les maîtres se trouvaient dépouillés du pouvoir absolu et illimité qu’ils exerçaient sur la vie, sur les mœurs, sur toutes les facultés naturelles de leurs esclaves. Le baptême de ceux-ci leur rendait les droits de l’humanité, les réduisait à une obéissance juste et raisonnable, les autorisait ii fraterniser avec leurs maîtres, on le voit par les lettres de saint Paul. Les preuves de la révolution qu’opéra le christianisme dans les idées communes sur cet article important, sont les lois de Constantin. Les philosophes lui en ont fait un crime comme d’un attentat contre le droit public ;