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dire aux esclaves : Obéissez à vos maîtres. Cette obéissance était elle-même un élément essentiel dans l’œuvre qu’ils poursuivaient ; et cette patience sous le joug, la sape du mineur qui creusait dans les dernières profondeurs de l’état social. Ils auraient pu maintes fois, par leur influence personnelle, par l’effet d’une simple parole, déterminer plus d’un affranchissement, et ils ne l’ont pas fait, du moins que nous sachions, témoin la conduite de saint Paul à l’égard de Philémon, dont l’esclave Onésime s’était soustrait par la fuite au pouvoir de son maître. Une lettre que cet apôtre lui adresse nous donne la juste mesure de la marche qu’il s’était tracée, et de l’autorité qu’il pouvait exercer. La voici : « Paul, prisonnier de Jésus-Christ, et mon frère Timothée, à notre très-cher Philémon, qui conspire avec nous dans l’œuvre de Dieu. À Appie, notre chère sœur, à Archippe, qui combat avec nous, et à l’Église qui est dans votre maison ; la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père, et de notre Seigneur Jésus-Christ. Je me souviens de vous sans cesse dans mes prières, et je rends grâces à Dieu de ce que j’apprends quelle est votre foi et votre charité