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de Dieu , le reste vous sera donné par-dessus.»

Saint Jacques s’exprime encore plus nettement, lorsqu’il dit : « Mes frères, bannissez d’entre-vous l’ambition, qui fait affecter à plusieurs d’être maîtres, sachant que vous en seriez plus sévèrement jugés[1].» Voyez avec quelle âpre austérité il gourmande les premiers chrétiens, il les reprend des déférences qu’ils rendent aux riches, du mépris qu’ils semblent faire des pauvres, tant il est vrai que l’égalité la plus rigoureuse devient un principe fondamental parmi les hommes régénérés en Jésus-€hrist. Un accent plus noble et plus pur de sainte et généreuse liberté pouvait-il retentir dans le monde de l’esclavage païen ! Écoutez : «Mes frères, que la foi que vous avez en la gloire de Jésus-Christ, notre Seigneur, ne permette point que vous ayez acception de personnes. Car, s’il entre dans votre assemblée un homme qui ait une bague d’or et un habit magnifique, et qu’il y vienne aussi un pauvre mal vêtu, et que regardant celui qui est vêtu richement, vous lui disiez : Asseyez-vous ici dans cette place honorable ; et que vous

  1. Saint Jacques, Épitre catholique, chap. III, v. 1.