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de liberté ! Je trouve dans les œuvres de ses législateurs et de ses philosophes bien des paroles éloquentes contre l’esclavage politique, pas une contre cet esclavage domestique, si flétrissant pour l'humanité. Ce mystérieux silence prouve qu’il y avait dans les anciennes sociétés je ne sais quoi de faux, d’incomplet ou de dégrada.

Le Christ est le premier qui ait fait entendre au monde ces belles paroles : « Ne désirez point qu’on vous appelle maîtres, parce que vous n'avez qu’un seul maître et que vous êtes tous frères[1]

Le chef de l’apostolat, Pierre, commente dignement son maître, lorsqu’il montre aux premiers fidèles comment le devoir, la pratique de la vertu les élèvent jusqu’au plus ineffable des privilèges, jusqu’à celui de la participation à la nature divine. Que si l’homme pouvait aspirer si haut, si un tel droit lui était acquis dans les cieux par la vertu de la rédemption, comment l’esclavage ne devait-il pas pâlir sur la terre et rentrer dans le néant en présence de la splendeur divine ? comment l’homme eût-il osé revendiquer comme sa propriété celui que Dieu couronnait

  1. Saint Matth., chap. XXIII v. 8