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dans l’antiquité ces nations si vantées par leur liberté et leur civilisation, vous trouverez partout l'inégalité la plus révoltante, partout des castes privilégiées et des castes proscrites, partout des maîtres et des esclaves. L’Egypte a des prêtres, espèce de tyrans religieux, qui laissent le peuple languir dans une perpétuelle enfance, et lui ferment la voie des honneurs et de la fortune. La Gaule a des druides qui cachent soigneusement leur science et leurs mystères ; l'Inde des brabmes et des parias qui n’ont rien de commun que la forme humaine ; Sparte, Athènes ont plus d’esclaves que de citoyens libres ; Rome est divisée en patriciens et en plébéiens, en citoyens et en étrangers, qui n’ont pas les mêmes droits, et sont continuellement en guerre pour conserver ou conquérir des privilèges. Dans la législation civile, même inégalité : la femme n’est pas la compagne de son époux, c’est un être faible dominé par un plus fort et dépouillé de ses plus doux privilèges ; le fils n’est plus l’ami respectueux et soumis de son père, c’est une chose que ce tyran domestique peut vendre et même anéantir. L’antiquité avait fait les trois quarts de la population esclave, et elle parlait