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l’amour et du dévouement : «Les rois des nations dominent sur elles, dit-il, et ceux qui ont autorité sur les peuples sont appelés bienfaiteurs. Il n’en doit pas être ainsi parmi vous ; que celui qui est le plus grand se rende comme le plus petit, et que celui qui gouverne soit comme le serviteurs»[1]. Il ennoblit, exalte, étend, fortifie notre nature par l’amour : poursuivant jusqu’à la dernière extrémité la cause de l’esclavage, il immole en son propre corps, image du péché, le corps de la servitude, enfantée par le péché, et afin que sa pensée fût évidente pour tous, il meurt du supplice des esclaves. Sa mort et par sa mort la rédemption étaient la promulgation la plus haute, la plus énergique d’un affranchissement universel. Mais sa réalisation exigeait avant tout que l’esprit de sacrifice, que la vie régénératrice investissent les peuples et leur apprissent à porter la liberté.

Les apôtres suivent fidèlement la voie que leur maître a frayée. Surs de l’avenir, ils mettent la main à l’œuvre. Devant eux se déroule le tableau gigantesque de l’esclavage. Parcourez

  1. Saint Marc, chap. XXII, v. 25, 26.