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Stimulé les esclaves à secouer le joug de leurs maîtres. Le joug et les liens doivent plus tard se briser comme par enchantement et l'effet suivre la cause au temps marqué. Le monde lui apparaît comme un vaste esclavage, où gémissent pêle-méle et ceux qui commandent et ceux qui obéissent. Une parole, une seule parole lui a suffi pour l’en convaincre : Quiconque commet le péché est esclave du péché. Il signale, il explique en toute occasion les causes et les transformations de cet esclavage général, il marque le chemin de la seule et vraie liberté, en enseignant à l'homme la source de ses devoirs et de ses droits : Aime Dieu par dessus toutes choses et ton prochain comme toi-même. Il réprouve et abolit l’antipathie et les prétentions des races, et pose comme mesure de la valeur de tout homme le type de sa divinité incarnée. «Qui est ma mère et quels sont mes frères», dit-il, et regardant ceux qui étaient autour de lui : «Voilà ma mère et mes frères ; car celui qui fait la volonté de Dieu est mon frère, ma sœur et ma mère»[1]. A la loi du commandement il substitue la loi de

  1. Saint Marc, chap. III, v. 33.