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ple est libre lorsqu’il en est digne ; il en est digne, lorsqu’il naît à la vérité. C’est donc en réalité la vérité qui l’affranchit : il rentre en possession de sa liberté comme le malade de la santé, par la guérison préalable du mal qui l’opprimait. L’homme, infidèle à la loi primitive de ses devoirs, avait perdu ses droits, le sceau divin qui le rendait vénérable parmi ses semblables, leur esprit et leur secours, la liberté de ses actes extérieurs, la puissance de la vertu, le lien de l’amour : l’accomplissement de ses devoirs et par eux le recouvrement de sa dignité personnelle était donc le seul moyen de lui rendre ses droits. Il était vendu au péché, avant de l’être à la servitude ; par conséquent il s’agissait avant tout de le délivrer de ses vices, de le rappeler à sa sublime destination, de ranimer et vivifier son être moral et spirituel, languissant et appauvri. Un rachat, une rédemption était donc nécessaire.

Tel est en effet le plan suivi, exécuté par le rédempteur de l’humanité, lui qui devait mener captive la captivité et répandre ses dons sur les hommes. Nous ne lisons nulle part qu’il ait exhorté les maîtres à affranchir leurs esclaves, ni