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dans notre être l’écoulement de la vie et le livrent en proie au trouble et à la violence. On peut donc affirmer que là où de grands droits sont méconnus et opprimés, là de grands devoirs ont été violés et profanés. La tyrannie, le despotisme, la servitude se traînent aussi nécessairement à la suite des excès du vice et des passions, que les maladies derrière les excès de la débauche et de l’intempérance. L’histoire a-t-elle une page qui n’atteste la vérité de cette observation ? Oui, toujours les abus les plus exécrables, le débordement et la corruption d’une nation ont été la verge et le fléau qui l’ont flagellée, le marche-pied sur lequel se sont posés ses despotes et ses tyrans pour humilier sa tête. Un despote régissant un peuple vertueux ou bien une âme vertueuse un peuple dégénéré offrent une anomalie aussi rare qu’éphémère. Il y a dans la vertu une force secrète qui repousse le vice, comme dans le vice un rayonnement d’antipathie contre la vertu. Cette lutte, cette répulsion entre le bien et le mal, entre l’égoïsme et le dévouement, les principes et l’intérêt matériel, se révèlent d’une manière d’autant plus sensible entre les gouvernants et les gouvernés, que, liés