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création et rompre l’anneau qui unit Dieu, les hommes et les choses. Ainsi celui qui refuse à Dieu l’adoration et l’amour qui lui sont dus, foule à ses pieds le droit d’adorer et d’aimer Dieu, c’est-à-dire le plus noble fleuron de sa nature d’homme ; il abdique, par conséquent, la gloire, les lumières, la force qui découlent de nos rapports avec la divinité, et, n’étant plus contenu par Dieu, il tombe sous la puissance de ses semblables ou de créatures inférieures. Celui qui dérobe ce qui ne lui appartient pas renonce implicitement au droit de n’être point volé, non pas qu’il soit permis de voler un voleur, pas plus qu’il n’est permis à tout homme indifféremment de tuer un assassin ; mais par son attentat au principe de la propriété, il provoque les agents et les représentants de l’ordre social à réagir contre lui et à le priver, dans une mesure donnée, de son droit à la propriété. Voilà comment la violation d’un devoir enchaîne avec elle l’anéantissement d’un droit, voilà comment les rapports primitifs, si merveilleusement harmoniques avec notre dignité et notre bonheur, intervertis et faussés par une volonté aveugle et criminelle, se tournent contre nous, suspendent