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un droit à l’égard de mes semblables, sans leur imposer le devoir de me l’accorder et sans m’imposer aussi des devoirs à leur égard ; autrement elle me favoriserait à leur préjudice. Ainsi nos devoirs sont toujours proportionnés à nos droits[1]. Nos droits sont les privilèges et les excellences de notre nature créée à l’image de Dieu, nos devoirs les voies et les moyens qui doivent les réaliser et nous en assurer la possession définitive. Sans droits point de devoirs. Lorsqu’il est dit à l’homme : Un seul Dieu tu adoreras, voilà un devoir qui lui est imposé, ce devoir se transforme en un droit dans ses rapports avec les autres hommes ; car s’il doit adorer Dieu, il acquiert le droit imprescriptible de le faire, et quiconque, par quelque moyen que ce puisse être, met obstacle à l’accomplissement de ce devoir, viole un droit des plus sublimes et des plus incontestables, et assume par là même sur sa tête toutes les conséquences de cette violation. Lorsqu’il est dit à l’homme : Tu ne voleras point, voilà un devoir qui à son tour engendre un droit ; car s’il ne doit point voler, il a droit à

  1. Bergier, Dictionnaire de Théologie, article Droit