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lèrent les différentes races, et partant dans une dégradation volontaire et héréditaire. Il y a eu servitude intérieure, asservissement de rame, avant que sa triste image, la servitude extérieure, ne régnât sur le monde. Alors la troupe des esclaves et l’orgueil de leurs maîtres attestèrent qu’un grand crime avait été commis, et qu’à la loi d’amour, à la loi de pénétration d’esprit à esprit, avait été substituée la loi du commandement et de l’envahissement. L’homme perdit ses droits pour avoir violé ses devoirs. En effet la source de nos droits réside dans nos devoirs ; nos devoirs et nos droits s’engendrent réciproquement, leur racine est la même ; c’est l'ordre, la mesure, l’harmonie qui sépare le bien du mal, la loi suprême de notre institution primitive. « Le devoir est ce que Dieu nous ordonne de faire, le droit est ce qu’il nous permet et ce qu’il commande aux autres de faire pour nous. Il est de notre devoir d’assister nos semblables dans le besoin, et nous avons droit d’exiger d’eux l’assistance en pareil cas. Ce n’est pas pour nous un devoir d’exercer nos droits dans toute leur étendue et dans toute leur rigueur. Droit et devoir sont donc corrélatifs : la loi ne peut me donner