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fourrage aux bêtes. [12] Si l’on frappe à sa porte, il vient en personne ouvrir[1], et, accompagné de son chien qu’il tient par la gueule : « C’est, dit-il, le gardien du domaine et du logis. » [13] Reçoit-il de l’argent d’un débiteur, il refuse la monnaie sous prétexte qu’elle n’a pas le poids[2], et en exige d’autre à la place, [14] A-t-il prêté sa charrue, une corbeille, une faux, un sac, ce souvenir le tient éveillé la nuit et il se lève pour aller les réclamer. [15] Quand il descend à la ville, il interroge le premier passant sur le prix des peaux et du poisson salé[3], et…[4] ; puis il ajoute que, dès son arrivée en ville, il se fera tailler les cheveux, et qu’en passant, puisque c’est son chemin, il rapportera de chez Archias[5] du poisson salé. [16] Dans l’établissement de bains, il chante. [17] Il garnit de clous ses souliers.


  1. Faisant ainsi office servile.
  2. Par suite d’usure.
  3. Deux articles essentiels de l’habillement et de l’alimentation despaysans grecs.
  4. Une ligne altérée, inintelligible.
  5. Nom réel ou fictif d’un marchand de salaisons.