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tantôt qu’« il réfléchira », tantôt qu’« il ne sait pas », tantôt que « cela l’étonne », tantôt qu’« il avait eu déjà, lui aussi, cette pensée ». [6] Bref, c’est un homme qui excelle dans les formules de ce genre : « Je ne suis pas convaincu. — Je ne crois pas. — Tu me vois stupéfait. — D’après ce que tu dis, il aurait bien changé. — À vrai dire, ce n’est pas de cette façon qu’il m’exposait la chose. — Voilà qui me paraît bien invraisemblable. — Va dire cela à un autre. — J’ai peine à ne pas te croire, comme à le mal juger ; tu m’embarrasses fort. — Prends garde d’être trop vite crédule. »

[7] [Voilà le langage, les détours, les reprises que l’on doit attendre du dissimulé. Ces caractères doubles et artificieux, il faut s’en garder plus que des vipères.][1]


  1. Moralité apocryphe : de même, à la fin des Car, II, III, VI, VIII, XXVII, XXIX. À l’époque byzantine, les Caractères avaient, semble-t-il, été introduits, comme livre de morale, dans les écoles.