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INTRODUCTION


Personne parmi les hellénistes n’ignore en quel lamentable état nous sont parvenus les Caractères de Théophraste. Il n’est peut-être aucune œuvre de l’antiquité qui ait subi d’aussi profondes, d’aussi incurables altérations. Ce n’est pas cependant qu’en apparence les ressources manquent pour rétablir un texte sain. Les manuscrits sont nombreux (une soixantaine environ) ; mais, par malheur, l’accord reste à faire sur leur classement. Si la critique est unanime à mettre hors de pair les deux Parisini 2977 (A) et 1983 (B), qui nous ont conservé les quinze premiers caractères, ainsi que le Vaticanus 110 (V), où on lit les quinze derniers, par contre la filiation des trois autres familles CDE, qui contiennent respectivement les XXVIII, XXIII et XV premiers caractères, demeure fort controversée. Les éditeurs de Leipzig (1897)[1], qui assignaient encore à ces familles le même archétype qu’à A et B, les ont, par une conséquence naturelle, utilisées pour l’établissement du texte. Tout autre est l’opinion de H. Diels qui, dans ses Quaestiones Theophrasteae (1883)[2] et, depuis, dans son édition critique des Caractères (1909)[3], arrive aux conclusions sui-

  1. Theophrasts Charaktere, herausgegeben, erklärt und übersetzt von der Philologischen Gesellschaft zu Leipzig, Leipzig, Teubner, 1897.
  2. Progr. gymn, Berlin, no 64, 1883.
  3. Theophrasti Characteres, rec. H. Diels, Oxonii, 1909.