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toute habitation isolée, que l’on s’étonne de ne pas les voir plus fréquemment usités.

Le nombre des édifices frappés chaque année par la foudre est considérable et les cas de morts et de blessures, même à l’intérieur des habitations, sont assez nombreux aussi pour que le simple roulement du tonnerre soit une cause d’effroi pour beaucoup de gens et des plus courageux. Bien que les chutes de foudre n’occasionnent pas toutes d’accidents de personnes, il n’en est pas moins vrai qu’elles entraînent toujours des dégâts matériels et causent des terreurs qu’il vaudrait mieux éviter.

Les moyens de prévention sont aujourd’hui tout à la fois faciles et peu coûteux à employer. Le temps n’est plus où un paratonnerre consistait d'abord en une longue et grosse tige de fer, dont le poids, multiplié par les grandes dimensions, était une cause de fatigue pour la charpente, et ensuite en un attirail de barres et de chaînes de fer soigneusement isolées de l’édifice ; toujours coûteux, rarement efficace, souvent dangereux même, ce système est condamné et doit être absolument proscrit. La maison ne doit pas être un simple support pour un appareil relié à un seul point du sol.

Elle doit être armée d’une sorte de réseau protecteur reportant, pour ainsi dire, au-dessus d’elle l’électricité qui charge la surface du sol et tend à se combiner à celle des nuées par des décharges violentes. Ce système est réalisé, d’une façon relativement économique, par l’emploi de tiges courtes, légères et multiples, placées sur les principales saillies des combles et cheminées, soigneusement reliées entre elles et avec les masses métalliques extérieures de la construction, chéneaux, gouttières, tuyaux, crêtes, par des rubans en cuivre rouge ; ces rubans sont facilement et simplement mis en place une fois la construction terminée et se terminent en plusieurs points du sous-sol par de larges surfaces métalliques en contact avec des masses d’eau ou des terrains humides.

Quelque simple que soit le principe de telles installations, il faut reconnaître que leur exécution est délicate : une jonction mal faite et créant une solution de continuité dans le réseau, une prise de terre établie dans un terrain trop sec, peuvent être une cause de danger en augmentant la résistance du circuit au lieu de la réduire au minimum. Aussi l’architecte ne devra-t-il pas se contenter d’acquérir, chez le fournisseur le plus proche, le matériel nécessaire à l’installation du paratonnerre, ni même de le faire venir de chez le fabricant spécialiste : il lui faudra pour obtenir une installation donnant une sécurité complète, et dût-il en résulter un supplément de dépense appréciable, faire étudier et exécuter l’installation tout entière par le constructeur.