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chacune de leurs manœuvres, par une certaine quantité de sable ou de terre pulvérisée — matière dont le pouvoir désodorisant est considérable, — projetée automatiquement.

Chauffage.

Le mode de chauffage le plus agréable et le plus sain, sinon le plus économique, est le chauffage par cheminées alimentées en bois ou en charbon de terre ; et ce procédé est suffisant si la destination de la maison est celle d’une maison de vacances, dont on chauffera certaines pièces seulement au printemps ou dans l’arrière-saison. Encore la perte énorme de calorique, que l’on reproche justement aux cheminées, sera-t-elle abaissée dans une mesure appréciable par l’emploi d’appareils récupérateurs placés au voisinage direct du foyer et dans lesquels l’air même de la pièce ou celui appelé du dehors par l’intermédiaire de ventouses s’échauffera par circulation.

Mais si les habitants font de plus longs séjours dans la maison, si même ils l’occupent toute l’année durant, le chauffage par cheminées sera insuffisant ; c’est le cube total de l’édifice qu’il faudra chauffer. Dans les installations modestes, un bon poêle à feu continu placé dans le vestibule, le hall ou l’escalier, dont on laissera les portes ouvertes, sera un utile adjuvant aux cheminées.

Dans les installations plus importantes, on aménagera le chauffage par calorifère à air ou, ce qui passe généralement pour préférable, par calorifère à eau. Ce dernier mode, malgré l’inconvénient qu’il présente de ne pas renouveler l’air, — défaut après tout secondaire dans un édifice isolé, où l’air extérieur ne pénètre qu’avec trop de facilité — possède de sérieuses qualités aux points de vue de la conservation du calorique, de l’économie et de la simplicité de la manœuvre.

Signalons, à ce sujet, qu’il existe de très ingénieux appareils à deux fins qui permettent d’alimenter en eau chaude les radiateurs sans chaudière spéciale et, partant, sans qu’il faille aménager de local pour le calorifère. Il s’agit, en somme, d’un fourneau de cuisine dans lesquels la bouillotte habituelle prend l’importance d’une petite chaudière et fournit la quantité d’eau chaude nécessaire; de telle sorte que la chaleur en excès, ordinairement perdue par les fourneaux de cuisine ordinaires, est ici utilisée.

Quant aux installations très importantes, elles appelleront l’usage de chauffage central à vapeur à basse pression, distribué au moyen de radiateurs; on remplacera ces derniers, mais cela au détriment de l’économie et tout au moins dans les pièces principales que l’on craint d’enlaidir par la présence de ces appareils aux formes desquels le public n’est pas encore fait, par des batteries de chauffage placées en sous-sol et au contact desquelles l’air s’échauffera pour pénétrer ensuite par des