Page:Théophile Bourgeois - La Villa Moderne.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 13 —


Installations hygiéniques.


Il est évident que les appareils à employer pour l’installation des cabinets de toilette, salles de bains et cabinets d’aisances seront, pour la plupart, importés. Ils sont si nombreux et si divers que les passer en revue nous mènerait fort au delà des limites assignées à la présente étude. Au surplus, leur histoire ne présente guère de particularités à propos des maisons de campagne, sauf, toutefois, en ce qui concerne les appareils d’aisance dont la question est intimement liée à celles de l’alimentation en eau et de l’évacuation des eaux usées.

On peut dire, sans exagération, que c’est ici que se présentent les problèmes les plus difficiles à résoudre parmi ceux qui se rencontrent dans la construction des maisons de campagne.

L’établissement du tout à l’égout, solution qui répond le mieux aux nécessités de l’hygiène, nécessite à la fois un approvisionnement abondant en eau et la présence d’un égout à proximité directe, double condition rarement remplie à la campagne.

Si l’architecte dispose d’une provision d’eau suffisamment abondante, mais non point d’un égout, il pourra installer des cabinets d’aisances à effet d’eau et disposer en sous-sol, pour recevoir directement les liquides résiduels provenant aussi bien de ces cabinets que de la cuisine, du cabinet de toilette et de la salle de bains, une fosse septique. C’est un réservoir étanche et clos, en métal ou mieux en ciment armé, dans lequel les matières organiques, fermentant à l’abri de l’air et de la lumière, se décomposent et se dissolvent rapidement, sous l’influence des microbes anaérobies, en un liquide fluide et quasiment inodore. Ce liquide sera évacué par un trop-plein et par une canalisation à laquelle on pourra, dans ces conditions, donner une longueur considérable, un diamètre restreint et une faible pente. Cette canalisation aboutira à l’égout le plus proche ou, s’il n’en existe pas, à un puisard, ou mieux à une pièce d’eau suffisamment étendue où l’action énergique de l’oxygène atmosphérique et de la lumière solaire, la vie des plantes aquatiques et celle des poissons achèveront de transformer le liquide en question en une onde limpide, privée de toute matière organique putrescible.

Si enfin la quantité d’eau utilisable est restreinte à l’excès, il faudra bien que l’architecte se résolve à faire usage d’un puisard, où se rendront les eaux usées, et d’une fosse étanche qui recevra les matières provenant du « buen retiro ». Mais il devra s’ingénier à rendre aussi peu gênants que possible les inconvénients inhérents à ces installations primitives.

Il trouvera un concours utile, pour l’installation des cabinets d’aisances, chez certains constructeurs qui fabriquent des appareils dans lesquels l’eau est remplacée, à