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muns reliés à la première par une canalisation ad hoc un réservoir placé à une certaine hauteur et à remplir celui-ci d'une eau ainsi dotée d'une pression naturelle et qui, de plus, constitue une réserve précieuse en cas d'incendie ; pour remplir ce réservoir, on utilisera une pompe mue soit à bras d'homme, soit par un moulin à vent, force motrice évidemment économique, soit par un moteur à explosion, alimenté par le gaz d'éclairage ou par l'essence de pétrole ou ses succédanés, ou encore par un appareil dont le principe est basé sur celui du bélier hydraulique.

Un autre moyen, connu depuis nombre d'années, consiste à placer dans la cave un réservoir où l'eau est dotée d'une pression suffisante pour accéder aux points les plus hauts de l'édifice par l'effet de l'air comprimé au moyen d'une pompe.

Un troisième enfin, plus récent et applicable dans les localités où existe un réseau de distribution d'électricité pour la lumière, est fourni par une pompe, placée en sous-sol et actionnée par une petite dynamo mise en marche au moment même de l'emploi, et à distance, par la simple manœuvre des robinets.

Il est d'une sage précaution de stériliser, pour les besoins de la table et de la toilette, l'eau ainsi distribuée. Qu'elle provienne d'une citerne, d'un cours d'eau, voire même d'un puits ou d'une source, rien n'est moins certain que sa pureté, les causes de pollution étant plus nombreuses encore à la campagne qu'à la ville.

Nous ne citerons que pour mémoire les appareils qui se bornent à filtrer l'eau, cette opération, purement mécanique, étant insuffisante à détruire les bactéries et ces appareils nécessitant des nettoyages fréquents et minutieux sous peine de se convertir rapidement en foyers d'infection et de fournir un liquide plus nocif encore que celui qu'ils ont reçu.

On obtiendra des résultats parfaits au moyen de la chaleur et de l'électricité : Dans les appareils utilisant la première, l'eau est, en vase clos, amenée à la température d'ébullition, puis refroidie, conservant ainsi en dissolution les gaz qui la rendent digestible et d'un goût agréable.

Dans les appareils utilisant l'électricité, les matières organiques en suspension sont complètement détruites, sans pour cela que le liquide perde de ses qualités, par son contact intime avec l'ozone produit par les décharges du fluide, ou sous l'action des rayons ultra-violets émis par une lampe à vapeurs de mercure[1].

La source d'électricité nécessaire à l'application de l'un et l'autre de ces deux procédés n'a pas besoin d'être fort puissante, et le courant alimentant des lampes à incandescence ordinaires sera suffisant.

  1. Une étude complète des différents moyens en usage pour la stérilisation de l'eau a paru dans L'Architecte, recueil d'art architectural ancien et moderne, livraisons de septembre, octobre, novembre et décembre 1909 et décembre 1911 (Librairie Centrale des Beaux-Arts, Paris).