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III. — Aménagements.


Comme on l’a vu dans les considérations qui précèdent, nombreux sont les matériaux que le constructeur ne peut se procurer sur place pour l’édification de la maison. Plus nombreux encore sont les matériaux et appareils nécessaires à son aménagement et qui devront être amenés de loin ; et cela se conçoit facilement si l’on considère que la plupart d’entre eux constitue des spécialités.

Approvisionnement en eau.


Les premières préoccupations de l’architecte naissent de la question de l’eau, dont il doit, dès le début, prévoir et étudier l’approvisionnement, la purification, la distribution et l’évacuation après usage.

Les principes de l’hygiène et du confort moderne exigent impérieusement un approvisionnement abondant d’eau pure, et s’il y a des économies à réaliser dans l’édification d’une demeure, ce n’est certes pas sur ce chapitre qu’elle doit l’être. Il faut reconnaître que la question est complexe.

Dans beaucoup de localités, principalement au voisinage des grandes cités, il existe des sociétés qui concèdent l’eau au moyen d’un réseau de canalisation et le problème ne se pose pas.

Dans la plupart des cas, au contraire, il faut puiser l’eau à la rivière, au ruisseau voisin, dans le puits, voire même dans la citerne que remplissent les eaux écoulées des toitures. Indiquons ici, à l’occasion de ce dernier cas, qu’il existe des appareils ingénieux que l’on place sur le tuyau de descente par quoi se fait cet écoulement, et qui ont pour objet de décanter ces eaux et de ne laisser passer que celles exemptes de souillures ou matières étrangères. En effet, tombe-t-il une averse, l’eau précipitée sur la toiture lave celle-ci en entraînant avec elle poussières, suie, feuilles, excréments d’oiseaux, et arrive polluée à l’appareil en question ; elle remplit dans celui-ci un récipient mobile qui, dès que plein, bascule et la rejette au loin, laissant ensuite passer dans le tuyau de descente une eau propre puisqu’elle a ruisselé sur des surfaces lavées par la première.

Une fois l’eau approvisionnée, il s'agit de la distribuer aux différents étages de l’habitation. Nous passerons sous silence l’antique procédé du seau péniblement rempli et hissé, et chichement déversé dans les récipients du ménage, et aussi les pompes à bras, engins connus et utilisés partout, mais encore insuffisants. Plusieurs moyens se présentent pour cela : l’un consiste à disposer dans la maison même ou dans des com-

La Villa moderne. II