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THÉOPHILE

Enfonce là dedans, rend-toi plus rude, et pousse Des feux avec ta lame. Hclas ! elle est trop douce. Je ne pouvois mourir d’un coup plus gracieux. Ni pour un autre objet haïr celui des cieux.


FRAGMENTS D’UNE HISTOIRE COMIQUE
I

L’élégance ordinaire de nos écrivains est à peu près selon ces termes :

« L’aurore, toute d’or et d’azur, brodée de perles et de rubis, paraissoit aux portes de l’Orient ; les étoiles, éblouies d’une plus vive clarté, laissoient effacer leur blancheur et devenoient peu à peu de la couleur du ciel ; les bêtes de la quête revenoient aux bois et les hommes à leur travail ; le silence faisoit place au bruit, et les ténèbres à la lumière. »

Et tout le reste que la vanité des faiseurs de livres fait éclater à la faveur de l’ignorance publique.

Il faut que le discours soit ferme, que le sens y soit naturel et facile, le langage exprès et signifiant ; les afféteries ne sont que mollesse et qu’artifice, qui ne se trouve jamais sans effort et sans confusion. Ces larcins, qu’on appelle imitation des auteurs