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peut toutefois regretter que les financements de la Commission aillent à des projets de logiciels qui n’ont de libre que le nom, et qu’elle-même diffuse certains documents au format .doc, nécessitant la dernière version de Word pour être ouverts.

En France

Actuellement, l’administration française, souvent décriée pour sa lourdeur et son manque de réactivité, est en pointe dans l’utilisation des nouvelles technologies. Elle mène depuis 1997 une réflexion sur l’usage qu’elle peut faire de l’informatique afin de mieux répondre aux besoins et aux attentes des usagers, notamment en matière d’information.

Successivement l’ATICA (Agence pour les technologies de l’information et de la communication dans l’administration) et l’ADAE (Agence pour le développement de l’administration électronique) ont été chargées de conduire la réflexion et de produire la documentation nécessaire. L’ATICA a ainsi publié le Guide de choix et d’usage des licences des logiciels libres pour les administrations en 2002. L’ADAE a lancé le projet d’Adéle (Administration électronique).

Parmi les réalisations à mettre à l’actif de cette politique, le numéro unique de renseignement de l’administration, le 3939. En expérimentation depuis novembre 2003 dans 10 % de la France, il a nécessité l’interconnexion de tous les services d’information des différentes administrations, avec l’utilisation du XML afin de permettre un échange des données. Le ministère des Finances vient d’annoncer qu’il allait faire migrer l’ensemble de ses systèmes informatiques, utilisant actuellement des systèmes propriétaires hétérogènes, vers des logiciels libres dans les cinq prochaines années.

La gendarmerie a annoncé début juillet qu’elle remplacerait la suite propriétaire Office par la suite open source OOo (OpenOffice.org).

Et maintenant les futures élites du pays, les élèves de l’École Polytechnique, se forment à la saisie de rapports avec la suite bureautique libre Applixware.

Des associations se sont constituées : l’ADULLACT (Associations des utilisateurs de logiciels libres dans l’administration et les collectivités locales), ou l’ABUL (Association bordelaise des utilisateurs de logiciels libres) qui promeuvent l’usage des logiciels libres, fournissent un support à leur utilisation, voire développent elles-mêmes des logiciels.

Cependant, l’utilisation de logiciels libres suscite bien des résistances. Qu’elles soient liées aux nécessaires remises en cause des compétences, à l’hostilité face au changement, ou à une expérience concrète, il devient difficile dès qu’on sort du cercle restreint des technophiles chevronnés de convaincre tout le monde de la nécessité ou du bien fondé d’un tel bouleversement. Assez souvent, dès qu’un inconvénient de la solution nouvelle apparaît, on le monte en épingle, en laissant de coté les avantages. Les détracteurs de cette nouveauté font valoir que l’inconvénient n’existait pas auparavant, et que la solution précédente, malgré ses défauts, ne possédait pas celui-ci. Dans un article débat, Michèle Monteil, du Centre départemental de la documentation pédagogique (CDDP) (