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CLÉOSTRATE.

C’est mon mari ; il vient. Rentre, dépêche-toi, je t’en prie.

MYRRHINE.

Comme tu voudras ; je m’en vais.

CLÉOSTRATE.

Dès que nous aurons du loisir, nous reprendrons cet entretien. Adieu.

MYRRHINE.

Adieu donc. (Elle rentre chez elle.)


Scène II.

STALINON, CLÉOSTRATE.
STALINON, sans voir Cléostrate.

L’amour est ce qu’il y a de mieux au monde ; c’est le charme le plus charmant ; on ne saurait rien imaginer qui ait plus de sel et de suavité. Comment se fait-il queles cuisiniers, qui emploient tant d’assaisonnemens variés, ne s’avisent pas de celui-là seul qu’aucun autre n’égale ? Tout ce qu’on aura su assaisonner avec l’amour ne peut manquer de plaire. Tout semble, au contraire, fade et insipide sans un grain d’amour : par lui, le fiel amer devient douceur de miel, et l’homme le plus maussade s’égaie et s’adoucit. Ce n’est pas sur la foi d’autrui, c’est par ma propre expérience que j’en juge ainsi. Depuis que j’aime Casine, je ne suis plus le même ; la coquetterie est moins coquette que moi. Je fais travailler