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CHALINUS.

Que ne te tiens-tu aux champs, dans ton gouvernement ? que ne t’appliques-tu au soin qui t’est confié, sans prendre part aux choses de la ville ? pourquoi viens‑tu ici pour n’enlever ma prétendue ? Retourne aux champs, misérable ; retourne à ton emploi.

OLYMPION.

Chalinus, je n’ai pas oublié mon devoir, J’ai mis à ma place quelqu’un de bien capable de gouverner la campagne en mon absence. Et quand j’aurai obtenu ici ce que j’y suis venu chercher, la main du jeune tendron dont tu es fou, la jolie Casine, qui sert ici avec toi, quand elle sera ma femme, et m’aura suivi aux champs, alors je resterai, comme une poule qui couve, dans mon gouvernement rustique.

CHALINUS.

Toi ! l’épouser ? par Hercule ! plutôt que de t’en voir possesseur, j’aimerais mieux me pendre.

OLYMPION.

Elle est à moi : tu n’as donc qu’à te mettre la corde au cou.

CHALINUS.

Ver sorti du fumier ! elle serait à toi ?

OLYMPION.

Tu sauras bientôt que je ne mens pas. Peste, crève ; que je meure, si je ne te désole pas de mille manières à ma noce !

CHALINUS.

Qu’est-ce que tu me feras ?