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EUCLION.

Par ma foi ! je ne connais pas de plus grand surveillant que cet agneau-là.

MÉGADORE.

Explique-moi ce que tu entends par un agneau surveillant.

EUCLION.

Il n’a que la peau et les os ; tant les veilles l’ont maigri. On peut examiner ses entrailles au soleil sans l’égorger. Son corps est transparent, comme une lanterne de Carthage.

MÉGADORE.

J’ai payé pour qu’on le tue.

EUCLION.

Tu devrais plutôt payer son enterrement ; car je crois qu’il est déjà mort.

MÉGADORE.

Nous boirons ensemble aujourd’hui, j’espère.

EUCLION.

Non, non, je ne veux pas boire.

MÉGADORE.

Je te ferai porter de chez moi un tonneau de vin vieux.

EUCLION.

Non, point du tout ; car je suis résolu à ne boire que de l’eau.

MÉGADORE.

Oh ! nous t’humecterons comme il faut, mais de bon vin, malgré ta résolution de boire de l’eau.

EUCLION, à part.

Je devine son dessein. Il s’y prend ainsi pour me faire